et-notre-avenir1Dans le cadre de la réforme de la formation et du recrutement des enseignants, le Ministère de l’Education Nationale a annoncé que les décrets modifiant le statut des enseignants des 1ers et 2nd degrés (PE, PLC, PLP, CPE) seraient présentés mercredi 27 mai au CTPMEN (Comité Technique Paritaire du Ministère de l’Education Nationale). L’UNEF dénonce ce passage en force de Xavier Darcos.

Sous la pression de la mobilisation des étudiants et des personnels, le gouvernement a maintenu pour l’an prochain les concours existants, les conditions de leur préparation en IUFM, ainsi que le statut de fonctionnaire stagiaire pour les lauréats des concours 2010, reportant ainsi à 2011 une réforme largement contestée. Ce report était indispensable afin de permettre l’ouverture de réelles négociations sur le contenu d’une réforme qui engage l’avenir de l’école et celui des milliers d’étudiants se destinant à ces métiers.

Alors que les groupes de travail sur les modalités de formation et de recrutement des enseignants après 2011 n’ont pas rendu leurs conclusions, et que la commission Marois-Filâtre vient à peine de débuter ses travaux qui doivent se conclure le 15 juillet, Xavier Darcos piétine le début de discussions qui s’étaient péniblement engagées en présentant des décrets qui ferment le débat avant même qu’il ne s’engage sérieusement.


Les projets de décrets présagent en effet de l’issue des discussions en cours sur plusieurs points :

* Alors que la place du concours lors du master est en débat, le projet de décret acte que le concours aura lieu lors de la 2ème année de master. Il sera quasiment impossible aux étudiants de mener de front la préparation d’un concours et la validation d’un master. L’UNEF demande que les épreuves d’admissibilité se déroulent à la fin du M1, afin de permettre que l’année de M2 soit consacrée à la formation professionnelle et d’envisager des réorientations en M2 pour les étudiants qui le souhaitent.
* Les projets de décrets ne font plus référence au rôle des IUFM, dont la force repose sur une formation ancrée dans la pratique du métier. Aucune université ne dispose de leur potentiel de formation. L’UNEF exige que leur avenir soit explicitement garanti et que leur rôle d’opérateur de la formation professionnelle des futurs enseignants soit affirmé, au besoin en mutualisant leurs ressources entre universités de l’académie.

En faisant le choix du passage en force, Xavier Darcos démontre qu’il est plus motivé par la liquidation de toute formation professionnelle au métier d’enseignant dispensée au sein des IUFM et par la réalisation d’économies budgétaires que par la qualité de la formation des enseignants.

Dans un contexte où les inquiétudes des étudiants sur cette réforme sont vives et s’expriment avec force au sein des universités, Xavier Darcos fait preuve d’une attitude irresponsable et désinvolte qui risque d’accroitre la défiance.


L’UNEF exige le retrait de ces projets de décrets de l’ordre du jour du CTPMEN de mercredi 27 mai et de réelles négociations avec l’ensemble de la communauté éducative, et notamment les étudiants, pour une autre réforme en 2011.

L’UNEF exige la mise en place d’une autre réforme de la formation des enseignants pour 2011, afin notamment de garantir le contenu professionnel de la formation des futurs enseignants et de permettre à tous les étudiants d’accéder aux métiers de l’enseignement. Dans ce cadre, l’UNEF demande notamment :

* un cadrage des masters préparant aux concours de l’enseignement
* des garanties sur le rôle et la place des IUFM dans la formation professionnelle des futurs enseignants
* une articulation entre la place du concours et le master permettant à la fois de préparer sérieusement le concours et la validation du diplôme
* une allocation pour les étudiants s’engageant dans ces formations au moins équivalente à l’actuelle rémunération liée au statut de fonctionnaire-stagiaire, afin de garantir la nécessaire démocratisation de l’accès au métier d’enseignant. La suppression de la rémunération consécutive à l’allongement de la durée des études ne saurait rester à la charge des étudiants, sauf à exclure ceux issus des catégories sociales les moins favorisées de ces métiers.

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